Richard n'en pouvait plus. Il venait de passer la journée à taper et se faire frapper par tous ces fous furieux, avant qu'on ne lui amène du renfort, ce qui avait pu abréger la bataille. Au moins, la colère qu'il avait ressenti à leur égard s'était évaporée avec son énergie. Il était donc rentré au palais complètement fourbu, et là, une domestique lui avait annoncé qu'une personne voulait le voir. Il avait marmonné qu'il avait pas le temps, qu'il devait se reposer, et il était parti, avec en tête un bon somme pour se remettre de ces événements. Il avait un peu mal aux bras, aux flancs, et surtout à l'une de ses jambes, où on avait pas mal voulu le taillader. Rien de grave, mais une de ses tenues était foutue. Enfin bref. Il poussa la porte de sa chambre, standard comme pour tous ceux qui travaillaient au palais. De la place pour un lit, une commode ou une armoire, et une petite pièce servant de salle de bain. Il s'y rendit donc, observant sa sale tronche bien fatiguée dans le miroir. Il se passa une main sur le visage, dans ses cheveux blond sales un peu trop long. Il devrait p'ete penser à les couper. Genre, vraiment court. Il entreprit de faire couler l'eau afin de se nettoyer la face, quand deux petits coups frappèrent à la porte. Il l'entendit s'ouvrir, quelqu'un entrer. Il attrapa donc une serviette, présumant qu'il s'agissait de celui qui voulait lui parler... Ou celle. Car quand il se rendit dans le salon, ce fut une jeune femme blonde, assez peu vêtue, qui y était plantée.
Et merde. Il avait oublié. Il grogna donc, frottant le tissu contre sa joue :

━ Ah oui c'est vrai... Désolé mais là ça va être dur, Jules, tu vas devoir repartir... Trouves-toi un autre client, je fais rien ce soir moi, trop crevé.

Mais la jeune dénommée Jules ne semblait pas décidée à s'en aller. Rich soupira, s'affalant sur une chaise, manquant pousser un grognement de douleur. Jules ne tarda pas à s'insinuer entre ses jambes, câjoleuse et sensuelle. Il continua de la repousser, désirant pouvoir aller se coucher, quand la porte s'ouvrir à nouveau et qu'il entendit une voix de gamine s'écrier « Papa ! » Les deux adultes tournèrent la tête vers une jeune fille blonde, aussi blonde que Richard, qui devait avoir plus de la quinzaine. Elle ouvrit une grande bouche surprise de voir là deux adultes, et sûrement de voir une nana à peine habillée, ce dont Jules devait se foutre un peu. Quand à Richard, il s'apprêtait à chasser la gamine quand un « Tiens, c’est ta fille ? » résonna dans son cerveau. Il protesta aussitôt vivement. Il ne voulait pas de gosse, il n'avait pas pu en faire un aussi vite, et puis d'abord avec qui, hein ? Elle se trompait sûrement de gars. Il allait pas jouer la nounou, ou encore moins l'aider à trouver ses parents. Pourquoi est-ce que tout le monde le faisait chier quand il voulait faire quelque chose, hein ?