C'est dans la nature d'une fée d'être belle, gracieuse et charmante. Mais toi tu dois avoir un gène qui déconnait au moment de ta conception. Tu n'es pas beau, pas gracieux et encore moins charmant. Au premier abord, tu sembles juste... laid.

Il faut dire que tu n'as rien de particulier, et tu es loin de te mettre en valeur. Au lieu de te payer des habits un peu classe, tu traînes toujours en jean à la cour de la tyran. Et en plus de ça, tu mets soit des T-shirt informes, soit des chemises moches aux couleurs délavées. Mais non, tant de mauvais goût, ça ne te suffit pas. Parce que tu as un manteau. Oui, un seul manteau qui t'accompagne depuis quand, ta naissance ? Un long manteau kaki tout rapiécé, poches trouées, fils décousus, manches élimées. C'est ton style après tout, tu fais comme tu veux. Mais si un jour ta patronne décide de te tuer pour faute de style, ne viens pas pleurer.

Et puis c'est quoi ce corps merdique franchement ? Prends un peu de muscles et bronze, on dirait un... jambon. Un jambon plat, ça te va bien en fait. Et poilu. Surtout les jambes. Et le visage.

Parlons-en de ce visage qui fait tant rougir les filles ! T'as toujours une légère barbe, brune comme tes gros sourcils et tes cheveux incoiffables. C'est vrai, on a toujours l'impression que chaque poil a décidé que ce serait l'anarchie et du coup... C'est le bordel. Sinon, tu caches tes ailes de fée, tu collectionnes pas mal de grains de beauté, ta vision est tellement pourrie pour que tu doives porter des lunettes pour lire et t'as des lèvres assez charnues. T'es vraiment terrible, mais t'as tes mimiques. Quand tu souris, t'es mignon. Et tu sais faire des têtes hilarantes. Alors, comme tu fais rire, les gens t'aiment bien.

Tu fais rire oui. Je crois que c'est ta première - et presque seule - qualité. Tu trouves facilement les genre de phrases loufoques qu'on aime répété. Tes mimiques faciales sont inévitables. Et puis, quelque part, tu cherches toujours à faire rire et à éviter une situation trop sérieuse.

Le deuxième adjectif qui te vas le mieux, c'est dragueur. Ou plutôt, allumeur. Tu aimes séduire, tu aimes qu'on t'aimes. Tu veux attirer les filles et, j'ignore pourquoi, tu y arrives vraiment bien. Oh, tu ne cherches pas une relation d'amour passionnel dans laquelle tu te sentirais enchaîné. Non, tu veux juste profiter de ta jeunesse et bien t'amuser. Dans cette optique, tu passes aussi ton temps à te soûler, mais c'est un autre problème.

Mais derrière ce gentil gars se cache un véritable enfoiré. Tu te moques des gens dans leur dos. Tu n'as aucune parole. Tu manipules les autres, en usant ou non de ta magie. La fin justifie les moyens pour toi.

Et tu es pro-Akashi. Je ne sais pas quoi trop en penser, mais... S'il y a bien une cause dans laquelle tu es engagé, c'est celle-ci. Les condamnés à mort ? Une nécessité. Les guerres ? Si la reine le veut. L'espionnage, les emprisonnements, la tyrannie ? Pour toi, c'est bien. Un vrai enfoiré.

Ton pouvoir... Pour faire court, tu te bats avec ventilateur. C'est déjà pas banal comme objet, alors que tu t'en serves pour tabasser des gens... Oh, mais c'est pas le tout. A vrai dire, tu ne tapes que rarement avec. Non parce qu'en plus, c'est un ventilateur magique.Son nom : Secret de l'Alternante Magie Utilisée Exclusivement par les Lâches. SAMUEL. La seule arme qui te convient.

Elle te permet d'utiliser une magie ancienne : la magie de la polarité. Dis comme ça, ça fait classe, mais ça l'est beaucoup moins quand c'est appliqué. En fait, tu peux faire une chose à son état contraire. Chaud devient froid, feu devient eau, malheureux devient heureux, mort devient vivant... C'est une magie assez puissante si on sait s'en servir, mais ta maîtrise est assez aléatoire. Les sorts te drainent beaucoup d'énergie, donc en combat direct tu ne fais pas long feu. Par contre, dans les dernières lignes, tu peux faire de vrais carnages. C'est bien pour ça que tu fais partie d'une unité spéciale.

Maintenant, l'utilisation de cette magie te demande un certain "sacrifice". Il semblerait que l'arme ait était conçue par une magicienne, parce qu'à chaque fois que tu veux la manier (l'arme hein, pas la magicienne), tu dois te transformer. En fait, tu changes juste de tenue. Ça te met automatiquement une robe rose et blanche avec un corset, des manches bouffantes et de longs bas qui couvrent un peu les poils de tes jambes... En bref, un look plus pervers, tu meurs. Mais t'es obligé de te battre comme ça alors autant t'y faire...

Oh, tu viens de loin. Rien ne te destinait à te retrouver au service d'une impératrice tyrannique. Au début, tu étais comme moi, un orphelin sans nom qui courrait dans les rues de Loitaceila. Un parmi des centaines. Je me rappelles encore de cette époque, tu ne cachais jamais tes ailes et tu sautais toujours plus haut, et moi, pauvre humain, j'essayais en vain de t'attraper... C'est là qu'on s'est connu, deux mômes abandonnés qui grignotaient dans les poubelles et n'avaient jamais dormi autre part qu'à la belle étoile. Mais on était heureux. Qu'est-ce qu'on rigolait tous les deux. C'était y'a vraiment longtemps en fait...

Et puis, on a commencé à grandir. Toi, tu étais assez beau gosse, un vrai tombeur. Et quel casse-cou, tu fourrais toujours dans des galères inimaginables. Et moi j'étais tout le temps dans ton dos, à rattraper tes gaffes, à consoler les filles que tu laissais sur la touche. Je devais réfléchir, trouver quoi manger, où dormir... C'était épuisant, mais tu ne t'en rendais pas compte. Ton quotidien se résumait toujours à rire et à jouer. Quelque part, tu ne me sembles pas réellement avoir grandi depuis.

Au bout d'un moment, tu devenais une vraie plaie. Il avait bien fallu qu'on se mette à bosser, sans quoi on aurait pas fait long feu beaucoup plus longtemps. L'enfance, on l'avait passée sous un mauvais gouvernement où tout nous étais permis. Mais maintenant, c'était la tyrannie, le danger, la peur, et tu ne l'avais pas remarqué. On n'avait donc plus vraiment le choix pour survivre : la seule option, c'était le crime. Ensembles, on ne faisait que voler assez pour se nourrir - et tu faisais souvent échouer nos missions d'ailleurs - mais moi... Je faisais des cauchemars où, noyé dans des marres de sang, je t’appelais au secours sans que tu ne viennes jamais me sauver. Bien sûr, tu ne comprenais pas, tu me prêtais juste ta peluche de chien pour qu'elle me rassure et que je me rendorme vite.

Et puis, on a trouvé cet objet bizarre. Il était rare et il valait une fortune, c'était certain. Selon, c'était un "ventilateur", c'était magique, et ça te revenait de droit. Moi, je n'étais pas d'accord. On devait le revendre, c'était une question de vie ou de mort. Avec l'argent qu'il nous aurait rapporté, on aurait pu se la couler pendant des semaines, arrêter de vivre au jour le jour et penser un peu à l'avenir. Mais cet objet t'obsédait, à tel point que tu m'en oubliais totalement. Alors ça m'a énervé et je t'ai crié dessus, fort. Et tu m'as tué.

Oh, après coup, ce n'était pas vraiment ta faute. Mais j'ai souffert. Je ne sentais plus rien autour de moi, tout était sombre. Et j'avais mal au torse, ça me brûlait, je sentais la vie couler hors de mon corps. Je voulais hurler, frapper, mordre, faire quoique soit pour que la douleur s'en aille. Et finalement, elle est partie. J'ai mis du temps à comprendre tout ce qui s'était passé. Cette peluche de chien était devenue mon réceptacle pour l'éternité. Non, tu ne m'avais pas seulement tué, tu m'avais rendu immortel. Et je t'assure que c'est pire.

Et me voilà ton familier. Je devais jouer le rôle de ton toutou et te suivre, parce que la magie nous liais. Au début, je me taisais et je priais pour que tu meurs toi aussi. Tu l'avais bien mérité. Je t'aurais étranglé dans ton sommeil si j'en avais eu la force, mais mon corps était tout mou et je pouvais à peine planer autour de toi, alors t'étrangler... Chienne de vie. Mais tu m'avais ressusciter et ce genre de chose, ça passe pas vraiment inaperçu. Les informateurs d'Akashi lui ont appris que quelqu'un possédait une magie si puissante tu as été emmené à la cour. Au début, j'ai cru qu'elle allait t'exécuter pour tous nos vols mais manque de bol, elle allait faire de toi un soldat d'élite.

Elle t'as fait un speech digne des meilleures dictatrices. Tu étais bluffé, subjugué, sous le charme, limite amoureux. Faut avouer qu'elle était belle, majestueuse, enfin vous voyez... Et donc, on t'as envoyé dans une sorte de camp d'entraînement à Pandora, un peu éloigné de la capitale. Parce que ton ventilo' magique, il était super, mais tu ne savais pas t'en servir. Dans mon esprit, tu allais être moqué par tout le monde. Mais il en fut autrement. Et ça se passa dès le premier appel.

- Lennon Fëanor, de Jotunheimr ?
- Présent m'sieur.

Ce Fëanor se trouvait juste à côté de toi. Un grand brun au corps athlétique qui portait une cape rouge. Un mage de feu donc. Dans ton esprit de gamin, tu ne pus pas t'empêcher de faire une réflexion.

- Tu viens de Jotunheimr et t'appelles Fëa-Nord ? Pfffrrrt...

Le regard blasé qui suivit te calma. Puis l'inconnu se mit à se marrer sous cape, et vous partirent dans un discret fou-rire. Ce moment marqua le début d'une grande amitié, entre Fëanor et toi. Vous étiez proche, au moins autant que nous deux avant. D'un autre côté, tu prenais de plus en plus soin de moi. Je n'étais plus humain, j'étais ton familier. Mais en tant que familier, je restais important à tes yeux. Et quelque part, ça m'a permis de garder une part d'humanité. Ouais. Nique la logique.

Et maintenant ? Tu es un excellent mage, qui maîtrise bien son arme. Ta relation avec Fëa est plus ou moins ambiguë, mais vous sortez ensembles, en quelque sorte. Et moi je te suis. Pour toujours.